Longues renes Nombreux sont les cavaliers qui utilisent les longues rênes avec leurs chevaux de concours comme avec les plus jeunes pour les assouplir et peaufiner leur dressage. Je souhaitais donc évoquer les atouts de cet enrênement, à la fois modulable et plus exigeant que la longe …

Les longues rênes sont un très bon outil, car c’est un enrênement simple avec lequel on peut tout demander. Il est à la fois exigeant, mais beaucoup plus souple et modulable qu’un enrênement fixe, donc il permet un travail juste et précis. C’est l’idéal pour assouplir et arrondir les chevaux, en les fléchissant et en les travaillant sur deux pistes, mais aussi pour améliorer leur rectitude et leur locomotion. L’avantage est d’avoir exactement le même contact avec la bouche qu’à cheval, tout en les soulageant du poids du cavalier. Et surtout, aux longues rênes, on sent et on voit en même temps. Alors qu’en longe on voit mais on ne sent pas, et qu’en selle, on sent mais on ne voit pas …

c’est très important, car on peut mieux contrôler l’attitude et l’engagement réels du cheval, mais aussi détecter d’éventuels problèmes de locomotion. Dessus, les sensations sont en effet parfois trompeuses. Ce n’est pas pour rien si les cavaliers de dressage travaillent la plupart du temps avec quelqu’un à pied pour les corriger.

Quelles sont les précautions d’usage ?

Il faut déjà avoir du bon matériel. Un mors simple, un surfaix adapté, avec des anneaux, et des longues rênes assez longues pour être en sécurité même quand on se place derrière le cheval. Le cheval doit, évidemment, déjà savoir tourner en longe. Il faut ensuite effectuer les premières séances entre quatre murs pour éviter de se faire promener. Quand on passe la rêne derrière ses cuisses, au-dessus des jarrets, la première réaction du cheval est en effet souvent de fuir vers l’avant. Au tout début, l’idéal est donc de se faire aider par quelqu’un qui pourra le rassurer. Il faut d’abord mettre la rêne sur le dos puis la faire glisser quand il marche. Il faut y aller progressivement et gentiment pour qu’il ne s’affole pas.

Que travailler avec les longues rênes ?

La souplesse et la mise en main, grâce au travail latéral notamment, mais aussi la rectitude. L’avantage est qu’on peut aussi bien faire évoluer les chevaux en cercle qu’en ligne droite, ainsi que sur une ou sur deux pistes. Le tout en changeant de main quand on veut puisque, contrairement à la longe, il est inutile de s’arrêter pour modifier les réglages à chaque fois. Cette souplesse d’utilisation permet de mieux diversifier les exercices et de moduler constamment nos actions en fonction des effets recherchés et des réactions du cheval surtout. On peut, à loisir, durcir l’usage ou au contraire lâcher du lest. Comme en selle. C’est bénéfique pour le cheval, mais aussi plus intéressant pour le cavalier qui est au bout des longues rênes, car il est beaucoup plus actif que lorsqu’il longe par exemple.

Quels exercices privilégier ?

Pour travailler la flexion de la nuque et l’engagement des postérieurs sous la masse, on peut élargir et rétrécir le cercle, passer d’une incurvation intérieure à extérieure, varier les allures et la cadence, mais aussi agir sur les deux rênes simultanément ou alternativement. Ce sont de bons exercices pour assouplir les chevaux, les muscler et aiguiser leur dressage. Les faire évoluer sur deux pistes est également très intéressant. On peut au départ de déplacer derrière, de trois-quarts, et s’aider du par-botte pour mieux les canaliser. Ils intègrent ainsi plus facilement les mouvements. Le travail en ligne permet, quant à lui, d’améliorer la rectitude en veillant à ce que les hanches soient bien dans le prolongement des épaules. On le voit et on peut le contrôler grâce aux traces des sabots sur le sol. En ligne, on peut aussi leur apprendre à reculer.

L’intérêt de cet enrênement, c’est que, quels que soient les exercices choisis, on peut être très précis dans les demandes.

Que faut-il rechercher ?

Les mettre dans une bonne attitude, c’est-à-dire pas dans un moule figé mais dans celle qui correspond à leur physique et à leur locomotion, et travailler toujours dans le relâchement. Exactement comme à cheval en fait ! C’est la même recherche de liant et de complicité.

Accessible à tous les cavaliers, cet enrênement assouplit les chevaux dans le physique comme dans le caractère.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos