Le fourrage dans l'alimentation du cheval

Les chevaux sont des herbivores … C’est un principe connu mais mal appliqué. Et c’est tout l’intérêt de mon article aujourd’hui : je constate que souvent nous avons l’impression qu’il faut donner des concentrés à nos chevaux alors que bon nombre d’entre eux n’auraient besoin que de foin pour assurer leurs apports énergétique. En effet, on peut atteindre les 7.5 UFC avec 15 kg e foin. Rien qu’avec cet apport-là, certains chevaux seraient même trop gras !

Quand doit-on apporter des concentrés ?

Il n’y a rien de mieux que le box pour engraisser un cheval (contrairement à un cheval en liberté qui peut marcher et avoir une activité physique). Son régime alimentaire doit donc être adapté : il est nécessaire de lui fournir une quantité de foin suffisante pour qu’il s’occupe, quitte à le sortir ou à le changer de milieu s’il devient trop gras avec ce régime.

Le cheval est une machine bien rodée qui est capable de s’autogérer si l’on part du principe qu’il doit avoir du foin à volonté (environ 15 kg par jour), et donc cela signifie qu’il ne doit pas en manquer à 22 heures par exemple …

C’est uniquement dans le cas où l’on n’arriverait pas à couvrir les dépenses en calories et que le cheval maigrirait qu’il faut considérer la distribution de concentrés. Mais on ne le fait pas sans connaître d’abord les besoins du cheval (je peux vous transmettre ces éléments sur simple demande). L’une des principales erreurs étant de donner une petite quantité de foin et une grande quantité de concentrés.

Il ne faut pas oublier que si les chevaux qui vivent au box sont immobiles 23 heures sur 24 ; la séance de travail d’une heure sera vite gommée par le fait qu’il n’y a pas d’activité à côté. Pour le complément, on peut se poser la question entre investissement et apports : si le cheval a une activité réduite de balade, voire de concours à bas ou moyen niveau, mis à part un problème pathologique, si votre foin est de bonne qualité, il n’est pas forcément nécessaire de le complémenter. La qualité de votre foin est donc déterminante pour établir la ration de votre cheval, d’où la question : comment reconnaître un bon foin ?

Reconnaître un bon fourrage pour votre cheval

Avec un prix qui peut tourner autour de 120 euros la tonne (en fonction des fournisseurs et des régions), s’assurer d’avoir un bon approvisionnement en foin est un élément déterminant pour à la fois garantir sa qualité, et les apports en énergie qu’il fournira à votre cheval.

S’il est possible d’estimer une partie des apports d’un foin en connaissant sa date de coupe , sa provenance et son mode de récolte , cette méthode reste approximative. Il faut connaître au moins s’il s’agit d’une prairie naturelle ou non, de première coupe ou pas, et issu de graminées ou de légumineux (sachant que ce dernier ne pourra jamais constituer l’unique fourrage de la ration car il est trop riche en protéines).

C’est en se basant sur la qualité du foin que vous pourrez ainsi faire le lien entre les apports recommandés et ceux fournis , et éventuellement décider de compléter votre ration avec des concentrés ou des céréales. Un foin de première coupe sera par exemple moins riche en protéines qu’un foin de seconde coupe, ce qui comptera ensuite dans l’équilibre de la ration. L’idéal reste de pouvoir réaliser une analyse de foin . Ce service est proposé par EQUIDEOS et coûte 48 € HT. L’analyse vous permettra de connaître avec précision les apports de votre fourrage . Mais cela implique de pouvoir réaliser une analyse sur un échantillonnage de l’ensemble des foins distribués. Car baser ses calculs sur un seul type de foin consommé fausse tout. C’est pourquoi il vaut mieux miser sur la source d’approvisionnement la plus stable possible, au lieu de chercher à en diversifier la provenance.

Pour choisir, certains paramètres visuels pourront vous orienter : le foin doit être exempt de poussières et de moisissures ; sentir bon, posséder un certains nombre de fleurs, ne pas paraître trop grossier … Un fourrage, somme toute, que l’on est prêt à consommer soi-même ! Le stockage aura là aussi son importance : l’idéal étant de posséder un lieu à l’abri et suffisant pour l’équivalent de 6 mois à 1 an d’avance, de manière à pouvoir choisir ses bottes en fonction de leur état …


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos