Comment adapter la ration pour que mon cheval maintienne son poids de forme ?

Vous avez repris doucement l’entraînement et les séances de travail s’intensifient peu à peu ? Il devient nécessaire d’adapter les rations de votre cheval pour qu’il maintienne sont poids de forme … Explications !

La notion de poids de forme est capitale pour nourrir un cheval. Ce dernier correspond non seulement à une valeur de poids, exprimée en kilogramme, mais également à un état corporel, évalué à l’œil et sous la selle du cavalier ou de l’entraîneur, pour lequel le cheval est le plus réactif et se sent le mieux. Le poids de forme correspond donc à la valeur par laquelle le cavalier considère son cheval au mieux, en état corporel et en muscle.

C’est en fonction de ce poids que doit être basé le raisonnement pour rationner un cheval, même si celui-ci se situe au-delà ou en deçà. Il s’agit donc d’une notion assez délicate à établir. Le poids corporel constitue un bon début, car il donne une référence. On l’obtient en pesant le cheval sur une balance ou en estimant sont poids par calcul à partir de sa taille au garrot et de son périmètre thoracique.

Le poids de forme, lui, ne se mesure pas, il se constate : le cheval est en muscle, pas trop gras (les côtes doivent pouvoir être devinées) et dans l’allant. L’expérience et la connaissance de sa monture permet de l’estimer. Lorsque le travail s’intensifie à un niveau modéré, l’appétit du cheval augmente et la simple distribution de fourrage supplémentaire (foin de qualité moyenne à bonne) suffit à couvrir l’augmentation du besoin. Il est alors inutile d’augmenter les rations de concentrés.

En revanche, pour des chevaux évoluant à un niveau de compétition plus élevé, les rations de concentrés doivent être adaptées. Cette adaptation comprend également un apport de fourrage, de manière à ce que la quantité de concentrés distribués quotidiennement ne dépasse pas celle du fourrage.

Quel aliment concentré privilégié ?

Un aliment floconné est généralement plus facile à digérer, et il sera consommé moins rapidement que des granulés classiques. Plus les quantités distribuées augmentent, moins le rapport protéines/énergie (g MADC/UFC) doit être élevé, de manière à limiter les excès de protéines. Pour la qualité de la digestion, mais également pour diminuer le stress du cheval et stimuler son moral, je vous conseille de distribuer un aliment concentré en énergie (comportant plus de matières grasses et un peu moins de fibres) en quantité plus réduire, amis avec du fourrage à volonté. Mais n’oubliez jamais qu’un cheval, même s’il sort en compétition, reste un cheval ! Passer quelques heures par jour dans un pré en herbe sécurisé (sans trou ni fils barbelés !) est un excellent moyen de lutter contre le stress.

En conclusion, les habitudes alimentaires du cheval de compétition doivent être prises dès le début de l’entraînement, et conservées jusqu’à la fin de la saison. Seul les ajustements quantitatifs ou mineurs seront les bienvenus, l’objectif restant de ne pas gêner la préparation par un stress imposé par les changements de ration. L’alimentation est une condition nécessaire mais non suffisante à la mise en condition de l’athlète, elle doit être pensée de manière à l’aider, pas à le stresser.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos