Le cheval, tout comme l’homme, a besoin de se ressourcer, de prendre du recul après la saison de concours ou de course. C’est possible grâce à une pause hivernale. Encore faut-il bien la gérer, c’est-à-dire déterminer la date d’arrêt de travail, celle de la reprise, et surtout quelles sont les méthodes à appliquer pendant cette trêve.
Point de vue et conseils …
Un cheval ne peut pas être performant toute une année. Une vérité à prendre en compte dans le travail des chevaux pour ne pas les épuiser. Car il est vrai que les calendriers de courses ou de compétitions sont de plus en plus chargés et laissent peu de place au repos.
Durant la saison de concours ou de course, les chevaux sont exposés au stress des épreuves, des transports, d’un entraînement sportif soutenu. Il faut alors savoir leur aménager des temps de pause. La période hivernale est propice à ce moment de détente, car les concours et les courses de provinces se font rares les terrains devenant moins praticables.
C’est donc le début d’une phase de reconstruction qui permet au cheval de recharger ses batteries, de se refaire une santé, de se changer les idées loin de la pression des échéances sportives (et éventuellement de cicatriser les lésions sui seraient passées inaperçues) …
Quand faire un break ?
Dans tous les cas, il convient de terminer sur une échéance positive (une bonne course ou un bon tour) car si le cheval finit sur une mauvaise expérience, il s’en souviendra et il ne restera pas sur une bonne impression.
Pour les jeunes chevaux de saut d’obstacles, le break se fera très souvent après Fontainebleau, alors que pour ceux de complet, il interviendra après Pompadour.
Pour les chevaux d’âge, il n’y a pas forcément de date définie. L’important est de bien gérer la saison de concours de son cheval, de définir la date d’arrêt et de reprise. Pour être prêt à redémarrer la saison en mars, il faudra alors terminer les concours en automne par exemple. Période à laquelle la plupart des cavaliers terminent leur saison que ce soit en saut d’obstacles ou en complet.
Finalement, il vaut mieux ne pas tarder, clore les concours à cette période (fin octobre), faire sa pause et reprendre le travail progressivement avant le froid.
Pause, synonyme de semi-vacances
Faire une pause ne veut pas dire tout stopper : il ne faut pas arrêter complètement le cheval et l’envoyer au pré pendant un mois.
Une pause d’un mois environ permet d’améliorer la condition physique de votre cheval avec des balades au pas en terrain varié, de longs trottings avant de s’attarder aux exercices techniques l’hiver, et d’aborder la phase de préparation.
Par exemple, un cheval d’obstacle devra travailler sur le plat pendant un mois avant de revoir une barre. Pour les premiers sauts, je vous conseille d’incorporer quelques obstacles pas hauts, à 40 ou 50 cm (suivant le niveau du cavalier et du cheval) durant la séance sur le plat.
L’important est le travail de fond (assouplissement, apporter de la souplesse aux allures, etc.) : garder la forme et perfectionner les bases.
Une précaution à prendre, celle de ne pas laisser grossir son cheval afin qu’il retrouve rapidement son niveau et sa forme. Donc, il convient de diminuer la nourriture pendant la période de « repos ».
La reprise
Une fois le cheval physiquement et psychologiquement prêt, le cavalier va pouvoir entamer une nouvelle saison de concours.
Quand on redémarre la compétition, il faut bien sélectionner les courses, monter progressivement les barres, engager dans une seule épreuve lors du premier concours. Puis, on fignole, on règle les derniers boutons pour ensuite trois semaines, un mois plus tard.
Tout est dans la progression : ne pas engager dans des épreuves trop grosses tout de suite, ne pas courir trois jours de suite dès le début, sinon le cheval sera rapidement sur les rotules. Il faut savoir alterner, écouter son cheval, détecter ses faiblesses.
Et durant la saison, si le cheval baisse de pied, perd le moral, mieux vaut faire un petit break pour ainsi pouvoir tenir jusqu’à la fin.
Une saison de concours ou de course se prépare et c’est l’ambition qui conditionne le travail d’hiver. Cette aspiration varie en fonction des cavaliers ou entraîneurs. La pause et le travail hivernal déterminent la carrière sportive d’un cheval. Au cavalier de prendre les bonnes décisions au bon moment, d’être à l’écoute de son cheval, tout en s’adaptant à chacune de ses montures.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos