Le pansage du cheval est l’une des toutes premières choses qu’apprend le cavalier car c’est la première marque de respect qu’il doit rendre à sa monture. Il sert à éliminer la poussière et la terre, voire le crottin dont le cheval s’est parfois copieusement enduit les poils et la peau en se roulant ou en se couchant. La robe de l’animal est ainsi préparée à recevoir le tapis de selle en réduisant les risques de macération et d’abrasion. Le pansage permet aussi d’enlever les poils morts en période de mue, de contrôler l’absence de parasites externes, d’atteintes, de croûtes et autres lésions cutanées. Beaucoup de chevaux apprécient ce moment d’attention à leur égard, car le mouvement de la brosse procure un agréable massage des muscles superficiels tout en stimulant la circulation sanguine.
S’il est de tradition de panser le cheval avant de le monter, il est tout aussi important de le faire après le travail pour ôter le sable du manège ou la terre des sentiers. Même les chevaux non travaillés ne doivent pas être négligés ; finalement, ce sont les chevaux en pâture qui nécessitent le plus de soins car ils subissent de façon permanente des salissures par la terre qui, associées à l’humidité entretenue par la pluie, favorisent le développement de maladies cutanées : dermatophilose, staphylococcie, teigne … Chez ces chevaux, le pansage doit être fait à chaque fois que nécessaire. La fréquence peut en être réduite par le port d’une couverture de pré.
Les shampooings
Quand l’état du pelage rend le pansage illusoire, il est tout à fait possible de recourir au shampooing avec une efficacité accrue. C’est bien souvent un élément principal du traitement des maladies de peau.
Pour faire un shampooing il faut d’abord et avant tout de l’eau ! Elle ne doit pas être trop froide pour être agréable au cheval et ne pas risquer de choc thermique bien que ceux-ci soient rares. En hiver, il est préférable de recourir à de l’eau tiède obtenue par adaptation du tuyau d’arrosage à un mélangeur d’évier. Le deuxième élément nécessaire à ce nettoyage et le shampooing (SHAMPOOING).
En pratique, pour réaliser un shampooing, il est préférable de commencer par la démêler la queue et la crinière, les nœuds dans les crins pouvant se resserrer au lavage. Puis le cheval est mouillé une première fois jusqu’à saturation du pelage en eau. Le shampooing, que l’on a préalablement dilué dans un peu d’eau pour faciliter sa répartition, est répandu sur l’animal en commençant par la ligne du dessus puisqu’il aura tendance à couler vers le sol. La peau est ensuite frottée avec un bouchon ou avec un gant à picots en caoutchouc (GANT DE LAVAGE) de manière à ce que le produit rentre en contact avec la peau.
Le premier rinçage est fait abondamment pour chasser l’eau sale : voir s’écouler au sol une quantité appréciable d’eau boueuse est toujours un grand plaisir pour le soigneur. Le couteau de chaleur ( COUTEAU DE CHALEUR) est passé une première fois en respectant les reliefs osseux pour chasser l’eau emprisonnée dans les poils, puis un second rinçage plus rapide est réalisé. Le couteau de chaleur est passé une deuxième fois puis le cheval peut être frictionné à l’aide d’une couverture en tissu éponge.
Le séchage se fait simplement au soleil en belle saison, en prenant la précaution d’attacher le cheval pour éviter qu’il ne se roule et réduise à néant vos efforts. En hiver, une couverture est disposée sur le cheval et de la paille est intercalée en couche épaisse entre la peau et la couverture : le cheval n’a pas froid et sèche rapidement.
Un rinçage à l’eau est tout à fait indiqué à la fin d’un travail pour éliminer la sueur qui imbibe la robe du cheval et laver les membres souillés par la piste. Il est sans danger à condition d’être réalisé rapidement et à l’aide d’une eau pas trop froide.
Droit dans ses sabots
Les sabots sont des extensions cutanées : en anatomie comparée, ils sont l’équivalent de nos ongles. Un mauvais entretien des sabots a de lourdes conséquences pour l’animal : souffrances articulaires lors de problèmes d’aplombs, souffrances du pied lors de pincement de la chair par fissures de la corne, lors de bleimes ou d’abcès.
L’homme de l’art en ce domaine est le maréchal-ferrant, et il est indispensable de lui demander de passer régulièrement pour veiller à l’entretien des pieds. Un cheval non ferré doit être paré régulièrement, avec une fréquence minimum de trois mois, variable en fonction du terrain sur lequel il vit. La ferrure d’un cheval doit être relevée toutes les 6 à 8 semaines. Lors de son passage, le maréchal pourra vous conseiller l’application régulière d’un onguent pour pied à base d’huile de laurier ( ONGUENT EQUIDEOS) ou de goudron de Norvège (GOUDRON) en fonction de la trop grande dureté de la corne ou au contraire de sa friabilité. Le vétérinaire a aussi son mot à dire au sujet de la qualité de la corne et pourra prescrire si nécessaire un traitement à base de zinc et de biotine (BIOTINE).
Mais l’intervention des spécialistes ne dispense pas le propriétaire de prodiguer aux pieds de son cheval des soins élémentaires. Ils doivent être curés très régulièrement à l’aide d’un cure-pied ( CURE PIED) pour dégager la terre et les excréments qui y sont emprisonnés et qui y fermentent, et pour dégager d’éventuels corps étrangers (pierre, morceaux de bois) coincés dans les lacunes de la fourchette. Ces lacunes sont par la même occasion inspectées et, si des signes d’infection sont décelés, elles doivent être alors traitées par l’application de teinture d’iode ou de liqueur de Villate.
Pour son bien-être, un cheval a besoin d’une hygiène corporelle qui somme toute est assez simple à réaliser. En acquérant un animal, ou simplement en l’utilisant, l’homme doit s’engager à respecter ses besoins.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos