Avant de se précipiter sur un calcul de ration, chaque propriétaire ou soigneur de chevaux devrait d’abord s’intéresser au comportement alimentaire du cheval en question. En effet, les habitudes nutritionnelles des équidés découlent directement de leur nature propre. Le cheval est un animal « proie » que la sélection naturelle a doté de tous les attributs permettant de fuir. Mais que ce passe-t-il quand le cheval est domestiqué ? Réponse dans cet article !
Certes, les réactions du cheval domestiqué sont moins vives que celles de ses congénères sauvages, mais sa nature l’incite quand même à réagir en « paranoïaque». Ainsi, lorsqu’il est soumis à une alerte pendant qu’il est enfermé au box, une soudaine montée d’adrénaline lui commande de fuir …
Après chaque fuite, le cheval qui termine sa course se met à brouter. On sait aujourd’hui que cette attitude s’explique par la production à ce moment précis d’une hormone d’apaisement : la sérotonine. A l’état naturel, un subtil équilibre s’établit chez le cheval entre les montées d’adrénaline et la libération de sérotonine.
Mais lorsque le cheval est enfermé au box, il subit une double frustration, provoquée par son incapacité à fuir puis à manger une fois l'alerte passée.
C’est vraisemblablement dans ces circonstances que les chevaux se mettent à tiquer, à consommer leurs crottins ou à s’étrangler (par obstruction de l’œsophage) en avalant trop goulûment leurs rations, compensant ainsi cette période de manque.
Au paddock, le cheval pourra certes fuir par galops intermittents à la moindre alerte. Mais cela ne lui retirera pas le besoin impérieux qu’il a de manger régulièrement tout au long de la journée.
Du foin !
Pour un cheval sauvage, il ne s’écoule jamais plus de neuf heures entre deux repas. Or l’aménagement du temps de travail amène certaines écuries à distribuer le dernier repas du soir à 17h, alors que le premier repas du matin n’est mis à disposition qu’à 7h. Dans ce cas, ce sont 14 heures environ qui séparent les deux repas ! Dans son box, le cheval qui ne peut assouvir son besoin de nourriture entre peu à peu dans un état de panique provoqué par l’absence d’alimentation. Un état de panique qui se traduit ensuite pas l’apparition de vices d’écurie ou de stéréotypies (tics).
Deux règles d’or très simples permettent de contourner ces problèmes :
- Espacer de 12 à 14 heures le premier repas du matin et le dernier repas du soir. Ce dernier repas peut simplement être composé de paille et/ou de foin.
- Laisser au cheval la possibilité de grignoter en permanence foin et paille, y compris au paddock. L’installation de râteliers ou d’une cloche à foin est l’une des solutions.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos