Au lendemain d’une compétition ou d’un transport, il n’est pas rare d’observer des chevaux raides … Une bonne maîtrise de l’alimentation et de l’abreuvement s’avère indispensable, je vous propose donc quelques conseils pour assurer la récupération de vos chevaux après un weekend de concours !
Concours rime souvent avec déplacement, les chevaux le supportant plus ou moins bien, il convient de respecter certaines règles … En général, les températures basses posent beaucoup moins de problèmes que les grosses chaleurs : une bonne couverture, la suppression des courants d’air, et le tour est joué ! En revanche, l’été, la ventilation du van ou du camion représente un facteur clé pour limiter la hausse du thermomètre, mais elle ne peut pas suffire.
L’abreuvement doit être régulier et adapté. Les besoins en eau du cheval peuvent doubler, voire même tripler lorsque la température passe de 15°C à 38°C. Un cheval qui ne boit pas assez s’expose à de nombreux risques : déshydratation du contenu digestif et coliques, sudation massive à l’origine d’une perte d’électrolytes, augmentation de la fréquence cardiaque et respiratoire, baisse de la capacité à réguler sa température corporelle (fièvre, coup de chaleur), complications musculaires, rénales, cardiaques, cérébrales et nerveuses. Dans les cas les plus graves, la déshydratation peut entraîner un coma, et même la mort.
Certains chevaux ne boivent pas ou peu durant les déplacements. Pour les inciter à s’abreuver, il faut être conscient de quelques spécificités. Tout d’abord, le cheval boit d’autant plus qu’il mange. Ensuite, une déshydratation modérée, peut, à elle seule, limiter l’intérêt de l’équidé pour l’eau ou les aliments. Enfin, l’apport en sel stimule l’appétit et la soif.
Quels sont les traitements ?
Que l’on soit en déplacement ou à une encablure de la maison, l’alimentation du soir et du lendemain d’une compétition doit être adaptée pour éviter les mauvaises surprises … et notamment le coup de sang.
Le foin à volonté et un bloc de sel disponible sont la règle absolue et constante. Juste après la compétition, il est utile de longer son cheval pour le détendre, de le faire boire régulièrement et de lui proposer un repas appétant (par exemple un mash), dans lequel on pourra ajouter une poignée de sel ou des électrolytes plus complexes.
La ration de concentrés du soir et du lendemain d’une compétition doit être considérablement allégée, voir supprimée et éventuellement remplacée par un mash. La quantité de concentrés ou de mash est adaptée au cas par cas, mais elle ne doit pas dépasser la moitié de la ration habituelle, ramenée en kilo de matière sèche. Le mash, même prêt à l’emploi, peut-être enrichi d’un peu de son de blé avant distribution pour stimuler le transit digestif.
Composez votre mash amélioré !
Les mashes prêt à l’emploi sont très pratiques si l’on veut éviter la gestion des stocks et la longue cuisson des céréales, des graines de lin, etc. Les lendemains de compétition, pour les chevaux fatigués ayant parfois peu d’appétit, il est possible d’ajouter quelques ingrédients pour améliorer cette recette de base.
Pour 2 litres (800 à 900 grammes) de mash sec, ajouter 4 litres d’eau très chaude. Attendre 30min. Ajouter une poignée de gros sel, ajouter un demi-litre à un litre (environ 200 grammes) de son de blé. Remuer légèrement. Attendre 10 minutes et distribuer tiède.
Ces quelques précautions, relativement simples à mettre en œuvre, vous permettront de limiter les risques métaboliques, et donc de préserver la santé de votre cheval. Pensez-y !
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos