Pourquoi met-on une pierre à sel à disposition des chevaux ? Faut-il opter pour un bloc à sel seul ou un bloc enrichi en oligo-éléments ? Faut-il ajouter du sel dans la ration ou un bloc suffit-il ? Un cheval qui a une ration de concentrés industriels doit-il tout de même avoir une pierre à sel ou du sel dans sa ration ? Je réponds à toutes ces questions dans mon article de blog !
Le cheval est capable de réguler son ingestion de sel en fonction de ses besoins. Le sel est composé de chlore (NaCl). L’organisme du cheval contient 0.29% de NaCl, majoritairement dans les fluides circulants, et peu à l’intérieur des cellules. Ce qui représente 1.45kg de sel dans un cheval de 500kg ! Le sel ne se stocke pas dans l’organisme : il est ingéré, puis il circule et est finalement éliminé dans les urines et dans la sueur. Ainsi, un cheval, même au repos, doit consommer du sel pour couvrir ses besoins en chlore et en sodium. L’apport de sel à d’autres avantages : il stimule l’appétit, l’abreuvement, améliore la digestion et aide au maintien en bonne santé de la flore intestinale.
Quels sont les besoins d’un cheval au travail ?
Dès qu’il va fournir un effort, donc transpirer, le cheval va produire beaucoup de sueur (jusqu’à 10 à 12L par heure d’effort intense, et entre 1 à 7L par heure d’effort pour 100kg de poids corporel lors d’épreuve d’endurance). La sueur contient beaucoup d’électrolytes minéraux. Cette sudation représente donc une perte qu’il faut absolument compenser.
Comme le sel ne se stocke pas, il doit être consommé après les efforts, et même pendant les efforts longs et intenses de type course d’endurance. Les aliments simples, fourrages ou concentrés, ne contiennent pas assez de sodium pour couvrir les besoins d’un cheval au travail. Seule la mélasse, aliment issu de la fabrication du sucre, est très riche, avec 15 g/kg de MS pour celle faite à partir de betterave, contre 2 g/kg de MS pour la mélasse de canne. Mais la mélasse contient aussi beaucoup de potassium et ne peut entrer qu’en petite quantité dans la ration.
Pour un cheval qui fournit des efforts modérés, le minimum est donc une pierre à sel disponible en permanence dans le box, et au pré si le cheval reste à l’extérieur plus de 12 heures / jour.
Pour un cheval qui fournit des efforts intenses (chevaux de course, endurance, etc.), un apport quotidien dans les rations peut être nécessaire, avec un ajout de 25 à 100g par jour selon le travail. Au moment de la récupération, voire pendant l’effort s’il dure plusieurs heures, un apport doit également être prévu. Généralement les électrolytes sont alors proposés, soit sous forme de sachets solubles dans l’eau, soit sous forme de pâte à mettre dans la bouche. Dans les deux cas, un seau d’eau doit être à la disposition du cheval.
Quelle pierre à sel choisir ?
Une pierre à sel peut contenir des quantités de sel variables, de 100 à 30% minimum. D’autres composants peuvent donc être intégrés. En général, il s’agit d’oligo-éléments (cuivre, zinc, sélénium, iode, etc.), de mélasse, qui permettent aussi d’apporter du potassium, voire de vitamines, de levures, … Un cheval consomme environ 50g par jour de bloc à sel.
Lorsqu’un cheval est au pâturage en permanence, sans complément d’aucune sorte, une pierre à sel enrichie en oligo-éléments permet de compenser, au moins partiellement, les carences en cuivre, zinc et sélénium, voire en iode dans les zones de montagne. Je vous conseille de choisir un bloc assez gros et de le mettre à l’abri des intempéries.
Un inconvénient ?
L’inconvénient majeur et la variabilité de consommation entre les individus. Certains chevaux adorent et consomment plus de 150g par jour, d’autres n’y touchent jamais. La conséquence d’une surconsommation de sel est une surconsommation d’eau, et donc une quantité d’urines émises plus élevée, ce qui peut souiller davantage la litière, favorisant les affections respiratoires par dégagement d’ammoniac. L’ingestion du sel en quantité supérieure au besoin n’est pas toxique, si le cheval peut boire à volonté. Si c’est le cas de votre cheval, je vous conseille de choisir une
, pour éviter un excès de consommation d’un autre élément.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos