La retraite du cheval

Comme nous, le cheval qui prend de l’âge montre des signes de vieillissement. Sa tête semble devenir plus grosse, il peut commencer à grisonner, la perte de musculature est également spectaculaire avec le dos ensellé, le garrot proéminent, la croupe moins ronde. Et les jambes peuvent être déformées par l’arthrose …

L’âge de la mise à la retraite d’un cheval est très variable, il dépend de son moral, de son passé, de son utilisation. Une chose est sûre : la retraite ne se décide pas du jour au lendemain ! Dans cet article, je vous donne des pistes pour préparer au mieux la retraite de votre cheval dans cet article.


Le lieu

L’idéal est de mettre votre cheval à la retraite pas trop loin de chez vous. Cela vous permettra de vérifier son bon état général régulièrement. Le cheval qui a toujours vécu en écurie est habitué aux contacts avec les humains. Il faut les préserver le plus possible. Un cheval à la retraite peut rester partiellement ou complètement au box. Il a, alors, besoin d’un grand box pour pouvoir se coucher, surtout s’il souffre d’arthrose. Le box doit être entretenu régulièrement car le retraité peut souffrir de troubles respiratoires et être sensible à l’humidité et à la poussière.

Si votre cheval vit au pré, on compte entre un demi-hectare et un hectare par cheval. Mais un cheval à la retraite n’a pas forcément besoin d’une telle superficie. En revanche, il est important que le pré dispose d’un abri fermé au moins sur trois côtés où les chevaux peuvent se protéger de la pluie, du vent et du soleil. Les chevaux ne craignent pas le froid. En revanche, ils sont persécutés par les insectes en été. Les produits répulsifs ont une durée d’efficacité limitée, mais l’abris peut être badigeonné d’une peinture insecticide.

La couverture

La meilleure protection contre les variations de températures, c’est le poil et même la boue qui recouvrent le cheval. Les chevaux habitués à la vie au grand air se couvrent d’une bourre bien pratique pour se protéger du froid. En prenant de l’âge, les chevaux font un poil d’hiver plus épais et plus long. Inutile donc de mettre une couverture sauf pour un animal malade ou affaibli.

La compagnie

Rien n’est pire pour un cheval que la solitude. Animal grégaire, il vit naturellement en groupe. Il est donc indispensable de lui trouver un ou plusieurs compagnons. Pour éviter les bagarres, je vous conseille de placer le nouvel arrivant retraité dans un enclos individuel qui jouxte une pâture avec d’autres chevaux. Observez les manifestations d’animosité ou au contraire de sympathie. Vous pouvez ainsi les regrouper par affinité.

Mieux vaut lâcher les chevaux en nombre pair. De plus, certains vieux chevaux ne peuvent pas vivre avec des jeunes qui ont envie de jouer ou d’imposer leur domination. Ils seront mieux avec d’autres chevaux âgés ou des poulinières calmes.

L’alimentation

Veillez à ne pas changer brutalement le régime alimentaire de votre cheval. Réduisez progressivement la nourriture énergétique . Dans la grande majorité des cas, le foin et l’herbe suffisent largement.

Mais si votre cheval perd de l’état ou si l’hiver est rigoureux, prévoyez une nourriture de complément (un à trois litres d’aliment concentré par jour). Le cheval âgé à tendance à maigrir. Attendez-vous à voir ses muscles fondrent au niveau du dos, de la croupe et des cuisses, surtout les premiers mois.

Isolez-le des autres chevaux le temps du repas pour être sûr qu’il mange réellement sa ration.

Quant au surpoids, il aggrave l’arthrose, essouffle, favorise les fourbures, entraîne une surcharge de travail pour le cœur, un cheval âgé doit donc être mince.

S’il a vraiment du mal à mâcher, donnez à votre cheval des floconnés faciles à digérer. Les chevaux apprécient également les carottes et les pommes. Une pierre de sel viendra compenser d’éventuels manques en sel minéraux.

Les pieds

Commencez par lui enlever les fers des postérieurs. Laissez ferrés les pieds de devant pendant 2 mois pour que les pieds poussent. Cela permettra aux vieux trous qui risquent de fendiller le sabot d’être éliminer rapidement.

Déferrez mais ne laissez pas le maréchal parer trop court la première fois. Il faut que le cheval s’habitue à son nouveau statut. Son pied va changer de forme, s’évaser et acquérir un nouveau poser. Il va retrouver son élasticité et sa sensibilité par rapport au sol.

Le maréchal doit venir parer les pieds au moins trois fois par an.

La dentition

Une mauvaise dentition peut empêcher le cheval de mâcher. Surveillez les signes d’une mauvaise mastication : un cheval triste, à l’écart des autres et qui mange peu, du grain dans les crottins, une haleine fétide, des boules d’herbe ou de foin que l’on trouve dans la litière … Les dents doivent être vérifiées une, voire deux fois par an par un dentiste équin.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos