Particulièrement redoutée par les éleveurs, la gourme empoisonne la vie des jeunes chevaux depuis des lustres ! Heureusement, cette maladie est de mieux en mieux connue et un vaccin a même vu le jour … Cependant, existe-il des méthodes de prévention simples à mettre en place lors des périodes à risque ? C’est à cette question que je tenterai de répondre cette semaine à travers des expériences rencontrées sur le terrain …
Maudite bactérie
Le responsable de la gourme est une bactérie (Streptococcus equi), un germe spécifique des équidés, bien que quelques rares cas de contamination humaine aient été décrits dans la littérature. Sa prévalence (nombre de chevaux malades par rapport à la population totale) est directement liée à l’importance de la population équine dans une région donnée ainsi qu’à celle des mouvements d’animaux.
La transmission peut se faire par contact direct entre les chevaux, par voie orale ou nasale, mais aussi par contact indirect, par le biais du matériel souillé, de l’eau, de la nourriture, de l’homme ou de l’environnement.
Cette bactérie est peut résistante dans le milieu extérieur, mais peut survivre très longtemps (2 à 3 mois) dans le pus et le jetage susceptible de souiller du matériel. Elle résiste également plusieurs jours dans l’eau, ce qui explique la contamination possible lorsque plusieurs chevaux boivent dans un même abreuvoir précédemment contaminé.
Le germe est sensible à la chaleur, à la lumière ainsi qu’aux antiseptiques acides (phénols, dérivés iodés, chlorhexidine) et aux aldéhydes.
C’est donc l’ensemble des ces éléments qui sont à prendre en compte pour la réalisation d’un protocole préventif de la maladie.
Signes cliniques
Les signes cliniques suffisent à poser le diagnostic qui peut être confirmé par une recherche du germe en laboratoire. Les signes cliniques débutent entre 3 et 14 jours après la contamination. Les animaux sont atteints par une fièvre modérée (39°C à 39.5°C), une apathie et une anorexie.
Un jetage muqueux rapidement épais et purulent est accompagné d’accès de toux et d’un gonflement des ganglions de la gorge et de l’auge. Les chevaux étendent la tête en position basse pour réduire la douleur à ce niveau.
Au bout d’une à 2 semaines, les ganglions s’abcèdent et le pus, très contagieux, s’écoule alors dans le milieu extérieur. La guérison survient assez rapidement, cependant les chevaux continuent d’éliminer la bactérie par sécrétions bucco-nasales pendant 3 à 6 semaines.
Prévention gourme
La contamination d’un élevage provient le plus souvent de l’introduction d’un cheval porteur chronique. Il est donc préférable de placer tout nouvel arrivant dans un box de quarantaine pendant 2 à 3 semaines avant de le mettre au contact de ses congénères. Pendant ce temps, je vous conseille de réaliser un examen régulier (surveillance de la température rectale, recherche de signes respiratoires, de jetage, de toux, d’anorexie).
Il existe également sur le marché des compléments alimentaires qui peuvent aider à prévenir ce type d’affection (par exemple chez Équidéos le DÉOS PROTECT PR) et qui peuvent être utilisés en préventif sur des chevaux sains qui risquent d’être en contact avec des chevaux contaminés.
Suite à un épisode de gourme, les chevaux malades ou suspects devront être isolés des autres, une désinfection du matériel de pansage, des abreuvoirs et des locaux devra être organisée quotidiennement. Les paddocks où auront séjourné les animaux atteints devront être considérés comme infectés pendant une période d’un mois. Les poulains sevrés et les yearlings seront maintenus dans des parcs séparés des adultes.
La vaccination fait bien évidemment partie des mesures de prévention et votre vétérinaire pourra vous accompagner pour protéger efficacement vos chevaux.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos