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Un cheval rescapé d’un épisode de fourbure est toujours un peu en sursis. Selon l’origine de la maladie et son degré de gravité, différents traitements vous ont peut être été conseillés. L’alimentation, qui peut elle-même être à l’origine du mal, devra être repensée soigneusement.
Je vous propose donc cette semaine un point sur les précautions qu’il conviendra de prendre au niveau de l’alimentation d’un cheval qui a déjà été fourbu.
Sur le principe, il s’agit de tout faire pour favoriser une bonne digestion de la ration de manière à limiter les fermentations indésirables qui pourraient conduire au passage dans le sang de molécules propices à une récidive.
En pratique, il est indispensable de limiter la ration de concentré au minimum nécessaire en terme nutritionnel et de fractionner cet apport en trois repas, même s’ils paraissent petits, pour faciliter la digestion dans l’intestin grêle.
L’aliment de base sera préférentiellement le foin. Celui de luzerne peut représenter une partie du fourrage que vous distribuez à votre cheval. Il pourra représenter jusqu’à la moitié de la ration si celle-ci ne contient pas de concentré.
Je vous conseille également de complémenter votre cheval avec un complément en vitamines (B en particulier) et une .
Problème de poids
De manière générale, il est souhaitable que vous fassiez en sorte que votre cheval ne soit pas en surpoids. Pour cela, vous devez limiter la quantité de concentré et privilégier le foin.
La question se complique si votre cheval est déjà trop lourd, car son activité physique est limitée par la fourbure. Je vous conseille alors de privilégier l’exercice au pas, et de le faire marcher le plus souvent possible, même si les sorties sont courtes. Pour tenter de le faire maigrir, vous pouvez lui proposer une ration de foin (environ 2 kg par tranche de 100 kg de poids), associée à un complément minéral et vitaminé, une pierre à sel et de l’eau.
Si votre cheval est au contraire trop maigre, ce qui peut arriver en cas de fourbure d’origine infectieuse, apportez-lui plus d’énergie pour qu’il retrouve un poids normal. Le foin doit alors être disponible à volonté et un aliment concentré peut être recherché : préférez un aliment adapté (riche en fibres, matières grasses, minéraux, vitamines et antioxydants, mais pas trop en amidon).
Il y a quelques semaines, nous avions testé le chez les vieux chevaux ; ce produit convient également parfaitement pours les chevaux fourbus ((retrouvez le blog ici).
Je vous conseille de distribuer cet aliment en trois à quatre repas par jour. Un peu d’huile de soja, ou de colza, peut être associée à un petit repas de concentré comme source d’énergie supplémentaire : commencez par 50 ml d’huile par repas, et augmentez jusqu’à 200 ml par repas si votre cheval accepte cette ration. Attention cependant, l’huile est à proscrire en association avec le foin de luzerne, car le calcium de la plante peut former un savon avec l’huile.
Pâturage ou pas ?
Certains épisodes de fourbure surviennent après une mise au pâturage au printemps. La maladie est alors provoquée ou entretenue par la présence massive dans les jeunes pousses de fructanes, des sucres produits par l’herbe pour sa croissance. Lorsque les températures sont basses, ces sucres sont utilisés moins vite par la plante. Il est donc souhaitable d’éviter de mettre votre cheval au pré le matin ou le soir, si les températures sont froides.
En revanche, la mise au pâturage l’après-midi, sur une prairie très peu fournie en herbe ou au contraire où l’herbe est très haute, peut être un moyen de stimuler l’activité et le moral de votre cheval, surtout s’il n’est pas monté. Néanmoins, il est prudent d’éviter le pâturage, au printemps en particulier.
L’après-fourbure ne se gère pas uniquement dans la semaine, le mois ou l’année qui suivent. Vous devez prendre des précautions continuellement, sans écart possible, sous peine de récidive …
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos
