L’alimentation a pour but d’apporter tous les nutriments dont le cheval a besoin, en respectant sa physiologie, pour qu’il reste en bonne santé physique et morale. La modification d’une ration doit donc avant tout répondre à un réel besoin.
Compte tenu du temps d’adaptation du cheval à de nouvelles habitudes alimentaires, le changement s’entend sur de longues périodes. Ainsi, il est inutile, voire dangereux, de doubler les rations la veille d’une compétition, même si vous réalisez brutalement ce jour-là que votre cheval a maigri depuis que vous l’entraînez plus intensivement …
Entraîner, c’est prévoir
La mise à la compétition d’un cheval ne se décrète pas du jour au lendemain. C’est au moment de la mise à l’entraînement que le surcroît de travail doit s’accompagner d’un programme d’alimentation tenant compte de l’évolution des besoins. Cette mise en condition est variable selon le type d’effort fourni : les exigences du saut d’obstacles sont différentes de celles de l’endurance, ou encore des courses de trot.
Il est important de comprendre que chaque individu constitue un cas différent et que de nombreux facteurs peuvent influencer l’alimentation rationnelle d’un cheval : sa race (plus ou moins proche du sang), son sexe, son mode et son lieu de vie (box, paddock ou pré), l’environnement dans lequel il travaille, son mental, et bien entendu son type et son temps de travail hebdomadaire. L’entraîneur doit être capable de communiquer le temps moyen d’entraînement du cheval sur une semaine : temps passé au pas, au trot, au galop, à l’obstacle, intensité de l’effort et lieu de travail (intérieur ou extérieur).
Contraintes spécifiques
Selon l’écurie, les contraintes alimentaires sont ensuite recensées (type d’alimentation, main d’œuvre disponible, etc.) et la ration peut alors être établie, en tenant compte de ces contraintes, mais sans sacrifier l’équilibre nutritionnel. Le nombre de distributions de ration est ensuite défini sur la journée, sachant que de manière préférentielle, mieux vaut ne pas changer les horaires ou les rations d’un jour à l’autre, à l’exception des jours de repos, où les quantités de concentrés peuvent être diminuées.
Pour évaluer de manière précise le travail fourni par le cheval et son intensité, il est préférable de noter par écrit les heures au pas, trot et galop, les séances d’entraînement à l’obstacle, et de tenir un décompte hebdomadaire, de manière répétée.
Les besoins, notamment en énergie, augmentent lorsque le nombre d’heures de travail augmente, mais surtout lorsque ce travail se fait plus intense. Un cheval d'endurance, par exemple, est un faible consommateur : il sait économiser le carburant pour un effort long. En revanche, le cheval de course brûle énormément de calories sur un effort assez court.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos