Avoir son cheval dehors oui, mais pas dans n’importe quelle condition. Le pré est une solution idéale pour détenir un ou plusieurs chevaux. En effet le pré permet avant tout aux chevaux de se déplacer librement dans leur pâture, bouger et surtout brouter, comme ils ont l’habitude instinctivement de le faire. Pour autant, il est important que le pré soit adapté pour que le cheval soit détenu dans de bonnes conditions, et certaines lois viennent contrôler tout ça. On fait le point :

Une pâture pas si idéale

Naturellement, le cheval est fait pour paître, la journée entière, la tête en bas à brouter. Il paraît donc naturel de vouloir lui offrir un beau vert et grand pré, où il pourra galoper au gré de ses humeurs, et profiter tranquillement d’une herbe bien verte pour se régaler.

Dans les faits, tout n’est pas si idyllique, car la météo n’est pas toujours aussi clémente, et lorsque le cheval ne profite pas d’un léger rayon de soleil agrémenté d’une douce brise pour déguster son herbe, il doit composer avec les intempéries et les conditions climatiques parfois rudes.

Ainsi en hiver, le cheval doit faire face au froid, qui vient le piquer sous son couvert de poils. Parfois la neige vient s’y ajouter, apportant l’humidité et augmentant ainsi le froid ressenti. Au printemps et à l’automne, c’est le froid et le grisaille qui viennent accompagnés de fortes pluies et de bourrasques de vent. Généralement, les chevaux ne sont pas dérangés par une petite pluie et aiment autant rester dehors, mais lorsque la pluie augmente en intensité, et traine dans la durée, il n’est pas rare que le cheval fatigue, prenne froid et apprécie de pouvoir s’abriter. Enfin en été, c’est le soleil qui vient cogner sur nos équidés, qui peuvent avoir cette fois ci trop chaud, trop soif, et dans certains cas faire des insolations.

Pour toutes ces raisons, il est important que le cheval puisse s’abriter du soleil, du vent et de la pluie.

Qu’en dit la loi ?

Afin d’avoir une vue juridique de la question, je me suis penché sur le code Rural. Ainsi deux articles sont ressortis :

Art. L214-1 : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ».

Art. R214-18 : « Il est interdit de garder en plein air des animaux des espèces bovine, ovine, caprine et des équidés […] lorsqu'il n'existe pas de dispositifs et d'installations destinés à éviter les souffrances qui pourraient résulter des variations climatiques […] ».

Autrement dit, la réglementation n’impose pas qu’un abri au sens foncier du terme soit présent dans le pré, mais précise néanmoins que le cheval doit être détenu dans des conditions lui permettant de ne pas être soumis aux intempéries.

Quelles solutions ?

Le cheval doit donc être abrité lorsqu’il vit au pré. Pour cela, plusieurs solutions : Le pré peut contenir un abri rigide, fermé sur trois cotés et par le toit, permettant d’abriter le cheval du vent et de la pluie, et lui procurant une zone ombragée lors des journées ensoleillées. Autrement, la présence de haies, d’arbres, voire de sous-bois, moyennant que cette végétation soit suffisamment dense, permet d’abriter le cheval et de le protéger contre les intempéries.

En conclusion, pour que vos chevaux apprécient réellement leur vie de plein air, pensez à mettre à leur disposition des zones protégée contre le vent, la pluie et le soleil. Naturelles ou artificielles, ces zones abritées vous permettront d’être en règle au regard de la loi, et surtout d’être sûr que vos chevaux se sentent bien dans leur environnement. N’oubliez pas pour autant de mettre toujours à disposition de l’eau claire à volonté pour vos chevaux, et de leur rendre visite quotidiennement pour s’assurer que tout va bien.


Thibault DELATTRE
Responsable marché Equideos