Le filet à foin slow feeder est de plus en plus répandu dans les écuries. De la taille individuelle pour les petites rations jusqu’au format rond baller, on le trouve sous toutes ses formes. Si les avantages sont nombreux et connus (économie de foin, ralentissement du temps de l’ingestion…), on peut entendre sur le terrain que ce type de filet augmenterait les tensions musculaires. Mais qu’en est-il vraiment ?
À quoi sert un filet à foin slow feeder ?
La principale caractéristique du filet à foin slow feeder est, comme son nom l’indique, de ralentir l’ingestion par le cheval. Sa maille étroite (généralement autour de 5x5cm) oblige le cheval à consommer son fourrage presque brin par brin. Cela peut s’avérer très utile chez les chevaux rationnés en fourrage car les temps de repas sont considérablement allongés. On évite que le cheval ne reste à jeun trop longtemps, et on diminue l’apparition de problèmes digestifs dûs à l’acidification de l’estomac sur les périodes de jeun.
Le deuxième gros avantage du filet à foin slow feeder est qu’il limite le gaspillage du foin, particulièrement lors de l’utilisation du filet pour balle ronde quand elle est posée dans le champ. En effet, le filet évite que la balle ne se défasse et s’étale au sol, et par conséquent que les chevaux l’utilisent en litière.
Le filet à foin slow feeder a-t-il une influence sur les tensions musculaires chez le cheval ?
Une récente étude montre que, de manière générale, les filets à foin slow feeder n’ont pas d’impact négatif sur le score total de l’EMS (évaluation musculo-squelettique) des chevaux. Cela signifie que les chevaux nourris avec des filets slow feeder ne présentent pas plus de tensions musculaires ou blocages articulaires que ceux nourris sans.
Interprétation du graphique :
En rouge, les chevaux n’utilisant pas de filet slow feeder. En bleu, les chevaux nourris avec un filet slow feeder.
L’étude a été menée sur 354 chevaux, tous matérialisés par un point de couleur sur le graphique. Plus le score EMS d’un cheval est bas, moins il a de troubles musculaires et/ou articulaires. Ce graphique met en évidence que le score EMS moyen d’un cheval se situe autour de 50, avec un écart type allant de 10 à 70 environ. Il n’y a pas de différence significative entre les scores des chevaux des deux groupes.
Pour aller plus loin
Si le nombre de tensions musculo-squelettiques est similaire entre les chevaux nourris avec ou sans filet slow feeder, la grille de notation utilisée pour cette étude ne permet pas d’interpréter la répartition de ces troubles sur le squelette du cheval. Il se pourrait donc que les types de blocages soient différents d’un groupe à l’autre.
Source : Agroscope
Louise JEGARD
Chef de Produit Équidéos