Parties visibles du cheval, le poil et les crins ont tendance à être considérés comme le reflet du passé alimentaire. Revue de détails des facteurs qui les affectent et peuvent les rendre plus beaux, plus brillants et plus soyeux !
De nombreux facteurs peuvent abîmer les poils et les crins, le plus souvent indirectement par frottement, mais également par des carences et/ou déséquilibres nutritionnels. Pour satisfaire sa physiologie d’herbivore et limiter son ennui, le cheval doit disposer de fourrage à volonté (de l’herbe ou du foin). Mais au-delà du fourrage, de nombreux nutriments ont un impact sur la qualité de la peau, des poils et des crins.
A l’instar des sabots, les poils et les crins sont composés majoritairement d’une protéine, la kératine, elle-même très riche en acides aminés soufrés (méthionine, cystine), qui s’avèrent dès lors indispensables. Les acides linoléiques (oméga 6) et alpha-linolénique (oméga 3) sont essentiels chez tous les mammifères, ce qui signifie qu’ils doivent être présents dans l’alimentation. Si aucune carence n’a été décrite chez le cheval, par analogie avec d’autres espèces, on peut supplémenter en huile végétale si le poil est terne et cassant. Mais cette complémentation n’a d’intérêt que si elle est quotidienne et d’une durée suffisante.
Attention aux excès.
La vitamine A, aussi appelée rétinol, joue un rôle dans la vision nocturne, ainsi que dans la multiplication cellulaire et la différentiation des épithéliums. Elle permet ainsi la pousse du poil, le renouvellement de la peau … On la trouve dans le foie et les huiles de foie de poisson (huile de foie de morue). Mais attention aux excès : à trop forte dose, elle est toxique (fragilité osseuse, hyperostose, exfoliation des épithéliums et effet tératogène).
Le bêta-carotène est le précurseur végétal de la vitamine A, c’est-à-dire qu’il peut être transformé en rétinol dans la paroi de l’intestin du cheval. On le trouve dans les végétaux verts (herbe) et rouge-orange (carottes, tomates …).
Certains minéraux ou oligo-éléments sont également utiles à la bonne santé du poil. Ainsi, le cuivre permet la synthèse de mélanine, pigment entrant en jeu dans la coloration du poil, et le zinc est indispensable à la synthèse des protéines. Il faut néanmoins faire attention, car certains nutriments distribués en excès peuvent avoir un effet négatif. Une intoxication chronique au sélénium entraîne une chute de poil, en particulier au niveau de la crinière et de la queue.
Lorsqu’un problème de crins ou de poil survient et que se pose la question d’une supplémentation, il est important de considérer trois aspects : la période de l’année, le mode de vie et l’alimentation. Si le cheval consomme uniquement du fourrage sec (foin et paille), sa ration ne suffit pas à couvrir tous ses besoins nutritionnels, même s’il ne travaille pas.
Il convient d’ajouter un complément minéro-vitaminé, riche en vitamine A, B, D, E et éventuellement K, et en oligo-éléments (cuivre, zinc, sélénium). Ce type de produit ne s’utilise pas par « cures » : cet apport complémentaire à la ration de fourrage doit être quotidien.
Il peut être intéressant, y compris financièrement, de choisir un aliment un peu plus cher, mais plus riche en micronutriments, que l’on distribuera en plus petite quantité, plutôt que d’ajouter épisodiquement et manière aléatoire tel ou tel complément « pour les poils » …
Adapter l’alimentation à l’activité du cheval.
La ration peut aussi être composée de fourrage sec et d’un aliment complémentaire sous forme de granulés ou de floconnés. Il est nécessaire de choisir l’aliment selon l’activité du cheval et de le distribuer en quantité adaptée. Si on décide d’en donner moins, il peut alors être nécessaire d’ajouter un complément minéro-vitaminé contenant au moins des vitamines B et des oligo-éléments (cuivre, zinc, sélénium), et parfois des vitamines A, D, E et K. IL est difficile de vous donner des valeurs, car elles dépendant de chaque cas.
Enfin, si le cheval est au pré et passe au moins sa journée dehors dans une région où l’ensoleillement est correct, son alimentation lui permet un approvisionnement en vitamines A, D, E et K. S’il ne reçoit aucun aliment autre que l’herbe et le foin, un complément minéral contenant au moins cuivre, zinc et sélénium est indispensable. Une pierre à sel enrichie en oligo-éléments, mise à disposition en permanence, peut éventuellement suffire dans ce cas.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos