Qui dit mise à l’herbe dit modification du régime alimentaire du cheval. Ce changement engendre un petit déséquilibre temporaire de son fonctionnement intestinal. Aussi, je vous propose, cette semaine, les quelques précautions à prendre pour réussir cette étape transitoire.


Cheval au pré : comment réussir une transition alimentaire vers l’herbe ?

La mise au pâturage : un réel changement !

Lorsque vous mettez votre cheval à l’herbage, qu’il soit au travail ou pas, cela revient à le faire passer d’une alimentation sèche à une autre très humide, et probablement plus riche que celle qui lui été distribuée jusque-là. Ce changement alimentaire n’est pas neutre et, par conséquent, va provoquer durant quelques jours un léger déséquilibre du fonctionnement intestinal.

Aussi, afin de permettre au tube digestif de s’adapter physiologiquement à cette nouvelle alimentation, je vous conseille de veiller, autant que faire se peut, à ce que cette transition alimentaire soit progressive.

Pour le vérifier, fiez-vous notamment à l’aspect de ces précieux indicateurs que sont les crottins. Au début de la mise à l’herbe, ceux-ci sont moins moulés, ce qui est normal. Au terme d’une quinzaine de jours, le rééquilibrage du fonctionnement intestinal doit être opéré, ce qui se traduit par des crottins plus verts que d’habitude, mais de nouveau bien moulés, quoique plus humides.

Quelles sont les clés pour réussir la transition alimentaire ?

Comment faire pour que la mise au vert ne mette pas votre cheval dans le rouge ? La encore, tout est question de progressivité.

Commencez par le mettre à l’herbe 1 à 2 heures par jour puis augmentez peu à peu cette durée sur environ 15 jours jusqu’à ne plus le laisser qu’au pré.

Un procédé consiste à éviter au cheval de passer d’une alimentation sèche à une autre trop herbeuse, en choisissant un pré de petite dimension où l’herbe est rase et moins riche. Ceci implique que l’herbage en question ait été fréquenté par des bovins juste avant, ou bien que l’herbe ait été broyée. La finalité de ce procédé ? Que le cheval broute de petites quantités d’herbe.

Quelle que soit l’option retenue, et afin d’aider la flore intestinale à s’adapter plus vite à ce changement alimentaire, à titre préventif, on peut donner quotidiennement au cheval des prés et probiotiques. Sous nos climats, une herbe de printemps est extrêmement riche, ce qui provoque un changement d’apport alimentaire. Il est à noter que la pousse de cette herbe de printemps est intéressante pour potentialiser, chez un tout jeune cheval, une croissance qui s’est un peu mise en veille au cours de l’hiver. Cette herbe constitue un bon apport protéique, minéral et vitaminique.

Aussi, pour éviter que le cheval adulte ne prenne assez rapidement de l’embonpoint avec ce nouveau régime (et risque la fourbure, a fortiori s’il y est prédisposé), il est impératif de baisser les apports énergétiques et protéiques de la ration.

Pourquoi la mise à l’herbe est-elle bénéfique ?

La mise à l’herbe est bénéfique :

  • Pour des chevaux ayant des ulcères (gastrique ou intestinaux) ou potentiellement ulcéreux. Ils trouvent là une alimentation équilibrée, pleine d’eau, et très digeste, qu’ils mangent en permanence. L’herbe équilibre leur digestion.
  • Pour les chevaux qui stressent en compétition et perdent beaucoup d’état en début de saison, après plusieurs jours d’épreuves et de transport, c’est excellent de les mettre deux ou trois jours à l’herbe, afin qu’ils retrouvent un équilibre physiologique. Cette gestion préventive peut leur éviter de tomber dans un syndrome ulcéreux.


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Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos