conseils pour la mise au pré des chevaux

Vous n’avez pas pu passer à côté … Ca y est, les beaux jours sont de retour ! Quel bonheur de profiter des journées plus longues et lâcher nos chevaux dans leurs pâtures pour qu’ils profitent de la jeune herbe qui croque sous la dent !

Pour réussir leur mise au pré, je vous propose, cette semaine, 5 conseils qui peuvent vous être utiles !


Conseil n°1 : vérifiez les clôtures

Pour vous assurer que les clôtures n’ont pas souffert pendant l’hiver, faites-en le tour en coupant tout ce qui peut toucher les rubans électriques et pourrait créer des « fuites électriques », nuisant à leur efficacité. Coupez également les branches voisines, qui ne manqueront pas de s’allonger tout au long de l’été.

Avec un testeur de clôture, vérifiez que tous les rubans ou cordons sont alimentés, car une partie seulement peut être sous tension, alors que tout le reste ne l’est pas.

Profitez de cette inspection générale pour retirer des isolateurs tout ce qui peut nuire à leur efficacité : fientes d’oiseaux, mousses, etc. Retendez la clôture après avoir redressé et consolidé les piquets de têtes de lignes, pour qu’ils résistent à la traction des rubans ou cordons. L’installation de jambes de force pourra être parfois nécessaire !

Conseil n°2 : protégez les zones humides

En faisant le tour de la pâture, repérez les endroits, en général toujours les mêmes, où le sol gorgé d’eau n’est pas stabilisé. Pour éviter que le cheval n’abîme avec ses sabots les racines de la jeune herbe qui a déjà du mal à démarrer au printemps, isolez ces zones avec une clôture électrique légère. Vous la déplacerez au fur et à mesure que ces zones sèchent.

Tant que la pâture n’a pas ressuyé et que le sol ne résiste pas à l’enfoncement des sabots, n’y laissez pas entrer les chevaux. De plus, l’humidité prolongée nuit à la corne et provoque des gales de boue.

Conseil n°3 : curez les fossés

Les feuilles ou les branches tombées dans les fossés peuvent réduire le courant. Le niveau d’eau y monte. L’eau qui imbibe normalement les sous-couches stagne alors dans les zones basses de la pâture.

Équipé d’un crochet à dent avec un long manche, retirez toutes les feuilles et les plantes qui encombrent le fossé. Avec un sécateur, coupez également les branches qui poussent en travers. Pour enlever la vase accumulée au fond, équipez-vous de cuissardes mais, si vous n’en avez pas, vous pouvez entrer carrément dans l’eau avec de vieilles chaussures et curer le fossé avec une grande pelle plate.

Commencez en aval du courant, pour ne pas travailler dans l’eau boueuse.

Conseil n°4 : gare aux rixes

Plusieurs chevaux mis ensemble peuvent créer une belle pagaille, tant que l’ordre hiérarchique n’est pas défini.

Pour limiter les risques, il est préférable de déferrer les postérieurs. Vous pouvez également diviser la pâture en parcs individuels, ce qui limite les contacts.

Généralement, la hiérarchie s’installe rapidement, à condition que la pâture soit suffisamment grande pour que chacun puisse s’isoler. S’il n’y a que quelques chevaux, tout se règlera en quelques minutes, chacun trouvant sa position dans le groupe.

Les premiers jours, les rixes sont à craindre, particulièrement lors de la distribution de la nourriture. Il est donc préférable de leur donner l’aliment riche au box : le matin avant de les sortir en pâture et le soir après les avoir rentrés. Chacun profitera alors pleinement de sa ration, sans se faire chiper par son voisin.

Conseil n°5 : vérifiez les aménagements

Avant de lâcher les chevaux dans la pâture, vérifiez l’abri. Assurez-vous que la toiture ne fuit pas, que le froid et le vent de l’hiver n’ont pas attaqués les parements.

Vérifiez surtout la zone au niveau du contact du sol, car c’est là que l’humidité attaque le bois. Curez à fond le sol dans l’abri et rajoutez éventuellement quelques centimètres de tout-venant ou de la tuile pilée, avant de disposer un matelas de paille, pour bien isoler le sol. Sans quoi, les chevaux hésiteront à y séjourner pour se protéger de la pluie et du vent.

Après avoir recouvré la liberté, certains chevaux rechignent à se laisser attraper. Il est alors bien pratique d’aménager un sas d’entrée de la pâture. Incitez-les à y pénétrer régulièrement, en les attirant avec de la nourriture.

Pour finir, n’oubliez pas d’être progressif : pour passer de l’alimentation sèche d’hiver à l’herbe de prairie, ne laissez pâturer les chevaux que quelques heures par jours pendant les premiers temps. Leur gourmandise naturelle les pousse en effet à consommer un excès de jeune herbe, particulièrement riche en azote, ce qui peut être à l’origine de redoutables coups de sang.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos