La résistance à la chaleur d’un cheval diffère en fonction de l’environnement naturel sans lequel il est né et à grandi, mais aussi de ses origines et de l’environnement de ses ancêtres. Un équidé qui a vécu toute sa vie dans un climat chaud s’est habitué à lutter contre les températures caniculaires. Ainsi, par exemple, un pur-sang arabe né en Bretagne supportera bien moins la chaleur que le même cheval né en Provence. Le milieu d’origine du cheval, mais la race également, c’est pourquoi, pour l’endurance par exemple, on utilise toujours des races prédisposées à supporter la chaleur, comme les pur-sang arabes. Enfin, la couleur du cheval compte également beaucoup dans la résistance à la chaleur : les blancs supportent mieux que les bais ou les noirs.
Des besoins alimentaires adaptés
Les rations, en été, doivent être les mêmes qu’en hiver. En effet, le cheval a besoin des mêmes apports caloriques en toutes saisons. Pour ce qui est du métabolisme, il est légèrement modifié par l’augmentation de la transpiration, ce qui occasionne des pertes de sodium et de potassium plus importantes que d’habitude. C’est pourquoi il est important de rajouter des compléments minéraux et vitamines, surtout ceux enrichis en sodium et en potassium. Pour les chevaux dont l’activité est moyenne, une pierre à sel peut suffire. Quant aux chevaux de sport, ayant des efforts intenses à fournir sur deux jours minimum (endurance, concours complet, concours d’un weekend, etc.), il est conseillé d’administrer des électrolytes ( DÉOS ÉLECTRO).
L’importance de l’eau
Été comme hiver, il est toujours indispensable que le cheval ait accès à une eau propre et claire. Rappelons qu’un cheval de 500 kg boit en général 60 à 65 litres d’eau quotidiennement, et 80 litres par temps caniculaire. Les chevaux au pré, mangeant de l’herbe, boivent légèrement moins que ceux au box.
L’eau mise à disposition dans les prés est plus facilement souillées par des saletés. Avec la chaleur, elle peut devenir un véritable bouillon de culture, où des germes pathogènes et des staphylocoques se développent. Dans l’abreuvoir, les rejets buccaux et de salive équine, même s’ils comportent peu de gênes pathogènes, déplaisent aux chevaux. Vérifiez donc quotidiennement la propreté de l’eau.
L’abreuvoir doit être adapté à la taille du troupeau : comptez une capacité de 100 litres par cheval. De cette façon, l’eau ne restera pas à stagner une semaine, car l’abreuvoir se vide dans la journée, et est à remplir par une eau propre chaque jour. Ainsi, il faudrait idéalement un bac de 400 litres pour quatre ou cinq chevaux ( VITAL’O). A l’inverse, dans un abreuvoir trop grand pour un petit nombre de chevaux, par exemple de 1000 litres pour un ou deux chevaux, l’eau risque de croupir, puisqu’elle n’est pas terminée chaque jour. De plus, essayer de placer l’eau à l’ombre afin qu’elle garde une température raisonnable. Comme abreuvoir de pâture, le mieux est d’opter pour des bacs adaptés. Évitez les vieilles baignoires, peut pratiques à vider et aux rebords pouvant se révéler dangereux.
Pour le cheval comme pour l’homme, boire de l’eau froide juste après un effort soutenu provoque un choc thermique, qui engendre des crampes à l’estomac. Mais chez le cheval, celles-ci peuvent dégénérer en coliques, d’où l’importance de prendre quelques précautions. D’abord, évitez de faire boire votre cheval juste après l’effort : prenez le temps de le faire marcher, de le panser, de le doucher afin qu’il se refroidisse. Ensuite, au moment de le faire boire, plutôt que de le laisser se jeter aveuglément sur une eau glaciale, restez avec lui afin de pouvoir veiller à sa consommation d’eau. Il faut en effet surveiller qu’il n’avale que de petites quantités, qui auront le temps de se réchauffer un peu avant d’arriver dans son estomac. Pour cela, « coupez-lui l’eau » ! laissez-le avaler quelques gorgées, puis passez un doigt au niveau de la commissure des lèvres, pour le gêner et ainsi l’obliger à cesser de s’abreuver. Patientez quelques instants qu’il déglutisse, reprenne son souffle, puis relaissez-le boire. Recommencez l’opération plusieurs fois, le temps qu’il se désaltère.
Un cheval atteint de déshydratation manifeste plusieurs symptômes :
- Il transpire beaucoup ou a beaucoup transpiré, et sa température monte (hyperthermie).
- Il semble abattu et efflanqué.
- Les muqueuses labiales sont asséchées. Si, en passant un doigt le long des gencives et sur la langue, elles sont sèches, alors le cheval est effectivement déshydraté.
- Il existe une technique infaillible pour reconnaître une déshydratation : pincer l’encolure du cheval. Si le pli persiste et que la peau met du temps à se retendre, il manque sérieusement d’eau.
- Les yeux et les muqueuses rouges sont des indices d’une déshydratation avancée.
Un abri efficace
Pour prévenir la déshydratation , les coups de chaleur et les coups de soleil, il est indispensable que le cheval ait de l’ombre dans son pré, mais également un endroit abrité du vent et des intempéries : le soleil n’est pas toujours au rendez-vous en été, et des orages peuvent éclater. Un abri pour le cheval est essentiel, afin qu’il puisse se protéger de la pluie, mais surtout du vent et du soleil, qu’il redoute d’avantage. Un bosquet et des arbres peuvent suffire et servir d’abri naturel, à condition qu’ils offrent un endroit ombragé, isolant des intempéries et du vent. Autrement, optez pour un abri artificiel, ce qui est généralement préférable en complément des arbres.
Cela permettra de choisir un emplacement stratégique contre le vent, et aura l’avantage de ne pas déboussoler les chevaux habitués au box, tout en servant de garde-manger pratique et sûr. Il doit être fermé sur au moins deux côtés, idéalement sur trois. Les côtés ouverts doivent être isolés de la pluie et du vent. Plus l’abri sera fermé, plus le cheval se sentira en sécurité. De plus, il faut qu’il soit suffisamment spacieux pour accueillir largement tous les équidés de la pâture.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos